Écrit par : Nanny Secours
Votre enfant se réveille en crise alors qu’il dormait à poings fermés et il est inconsolable? Il vit possiblement une terreur nocturne. Bien qu’il soit temporaire, généralement inoffensif et relativement courant chez les jeunes enfants, ce trouble du sommeil demeure une expérience déstabilisante et angoissante… pour les parents. Mieux comprendre ce phénomène et savoir comment agir vous permettra de traverser cette étape de façon plus sereine.
Les terreurs nocturnes peuvent débuter vers l’âge de 18 mois et atteindre un pic entre 3 et 6 ans. On dit que 40 %1 des enfants seraient prédisposés à en faire et que les garçons sont majoritairement concernés. La génétique serait en grande partie responsable de ce phénomène. Donc, si l’un des parents ou des grands-parents l’a vécu lors de son enfance, il se peut que l’enfant en vive lui aussi.
Ces épisodes de frayeur intense surviennent durant les phases de sommeil lent profond. Par conséquent, ils se manifestent plus fréquemment au cours des trois premières heures de la nuit. Ils peuvent durer de quelques minutes à une vingtaine de minutes, après quoi l’enfant se rendort profondément.
Près du tiers des enfants2 qui font des terreurs nocturnes pendant la petite enfance traverseront des périodes de somnambulisme après l’âge de 5 ans. Habituellement, ces symptômes disparaissent vers l’adolescence, mais peuvent reprendre à l’âge adulte.
Votre enfant peut présenter différents signes durant une terreur nocturne. Ils sont variables et propres à chacun. Par exemple, un enfant peut soudainement se redresser dans son lit en panique. Il peut crier, pleurer, transpirer abondamment, sembler complètement désemparé, tenir un discours incohérent et adopter des comportements agressifs. Il peut ne pas supporter d’être touché ou tenu dans les bras. Il peut aussi avoir les yeux ouverts, mais le regard vide. Certains enfants peuvent même se rendre jusqu’à vomir et trembler de tout leur corps.
Ces réveils peuvent être extrêmement déroutants et angoissants en tant que parent, surtout lors d’un premier épisode. Il faut alors se rappeler que l’enfant n’est pas réellement éveillé. Il n’est pas conscient de ce qui se passe, ne ressent aucune douleur et n’a pas vraiment peur. En plus, contrairement à un cauchemar dont on se souvient au réveil, la terreur nocturne ne laisse aucune trace dans sa mémoire.
Dans la plupart des cas, sachez que votre enfant n’a pas conscience que vous êtes présent, puisque comme précisé, il est toujours endormi. Soyez calme et patient, puis appliquez ces trois recommandations afin de réduire autant que possible l’intensité de la terreur nocturne.
Il n’est pas conseillé de réveiller un enfant pendant une terreur nocturne, car cela pourrait lui faire vivre une grande confusion et même prolonger l’épisode. Restez près de lui. Ainsi, s’il se réveille de lui-même, vous pourrez le rassurer et le recoucher sans en faire tout un plat.
Même si votre enfant ne semble pas réagir à votre présence, votre voix douce et apaisante peut le réconforter dans son sommeil agité. Parlez-lui calmement, mais évitez de le toucher, puisqu’il pourrait avoir le réflexe de se débattre.
Assurez-vous que la chambre de votre enfant est sécuritaire. Évitez les obstacles ou les objets durs autour du lit qui pourraient le blesser s’il s’agitait durant la nuit. Enfin, restez près de lui durant la terreur nocturne pour vous assurer qu’il ne se blesse pas en tombant du lit, par exemple.
Les causes exactes des terreurs nocturnes ne sont pas entièrement comprises. Comme mentionné précédemment, l’hérédité est un facteur qui peut contribuer à leur apparition, au même titre que la maladie, la fièvre ou la prise d’un médicament. Il est donc important de surveiller l’état de santé général de votre enfant pour identifier toute cause médicale potentielle. Les habitudes de vie peuvent aussi avoir un rôle à jouer dans la fréquence de ces épisodes.
Bien qu’il soit impossible d’éliminer complètement les terreurs nocturnes, certaines stratégies peuvent certainement favoriser de meilleures nuits de sommeil. Puisque certains facteurs extérieurs peuvent accentuer ou provoquer des terreurs nocturnes, il est possible de s’y attarder afin de réduire leur impact.
Assurez-vous que votre enfant se couche et se lève à des heures régulières chaque jour. Une routine de sommeil stable aidera à réguler ses cycles de sommeil et à réduire les épisodes de terreurs nocturnes.
Un environnement de sommeil calme et confortable est crucial. Assurez-vous que la chambre de votre enfant est sombre, silencieuse et à une température agréable. S’il y a une veilleuse dans la chambre, privilégiez une lumière de faible intensité.
Instaurez des activités relaxantes avant le coucher, comme la lecture d’histoires ou l’écoute de musique douce. Évitez les écrans et les activités stimulantes qui pourraient perturber le sommeil; profitez plutôt de ce « moment doux » pour être totalement présent auprès de votre enfant.
Soyez attentif aux facteurs de stress ou d’anxiété dans la vie de votre enfant. Encouragez-le à exprimer régulièrement ses émotions et à identifier les sources de ses inquiétudes, et aidez-le à trouver des stratégies adaptées pour y faire face.
En résumé, les terreurs nocturnes surviennent généralement au début et au milieu de la nuit et elles peuvent se produire à répétition, ce qui peut être éprouvant pour les parents. Rappelez-vous que ce n’est qu’une phase passagère qui s’estompera avec le temps et qu’il existe des petits gestes pour réduire leur intensité et améliorer la qualité du sommeil de toute la famille. Si toutefois ces épisodes deviennent plus fréquents ou perdurent, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé. Un coach familial pourra également vous aider à créer un environnement favorisant le sommeil de votre petit et partager avec vous des stratégies personnalisées afin de sécuriser au mieux l’enfant aux prises avec du stress ou de l’anxiété.
Laury Boisvert
Coach familiale et bachelière en psychoéducation
Membre du Réseau Nanny secours
1. Naître et grandir, juin 2023. Article : « Les terreurs nocturnes ».
2. Université de Montréal, Faculté de médecine, 4 mai 2015. Article : « Les enfants de parents somnambules ont une probabilité plus élevée d’être somnambules eux aussi ».